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Video: Stephen Hawkings Universe EP6: Answer To Everything (1/5) Il faudra judah folkman que lhumanité soit convaincue, à un moment ou un autre, que sa niche écologique ne se limite pas à son minuscule globe mais sétend au système solaire, voire à la Galaxie& ou à lUnivers tout entier. Pour partir à la conquête de peut-être sinspirera-t-elle dautres intelligences& Hubert Reeves lui-même ne nous confie-t-il pas : «Mon voeu le plus cher, cest de découvrir des planètes de type terrestre et de savoir si elles hébergent de la vie, même la plus élémentaire. Ce serait une découverte fantastique !» Mais il va plus loin : «Mieux encore [serait] de pouvoir entrer en communication avec des extraterrestres et apprendre comment ils ont abordé - et peut-être résolu - le problème de coexister avec leur industrie sans judah folkman leur habitat !» Ambitieux. Plus prosaïquement, si lon ose écrire, nombreux sont ceux qui concentrent leur réflexion - actualité oblige ? - sur la seule production dénergie : «Je rêve que nos ingénieurs mettent au point des centrales à charbon propres némettant aucun polluant ou gaz à effet de serre», clame ainsi James Hansen. Les problèmes actuels pourraient-ils même avoir du bon ? Eric Drexler, le physicien de Stanford mondialement célèbre pour avoir le premier lancé la saga des nanotechnologies dans les années 1980, met ainsi au premier rang de ses désirs «la résolution véritable de la question du réchauffement climatique». Il parie - gageure à laune des relations internationales actuelles - sur le fait que «cela judah folkman les nations à sunir». Sans attendre ces lendemains qui chantent, la philosophe Bernadette Bensaude-Vincent (université Paris X-Nanterre) ambitionne -pas une mince affaire - que disparaisse «la croyance selon laquelle le progrès est une marche en avant inexorable. Lexigence est de faire des choix techniques qui respectent les valeurs de nos sociétés et qui permettent de les défendre». Cest dit. En loccurrence, cest le bien-être de lhomme, au sens le plus «biologique» du terme, qui reste au coeur des préoccupations de beaucoup. «Le XXIe siècle sera le siècle de la médecine avec des succès que lon nimagine même pas», senthousiasme ainsi lastronome Michel Mayor, mondialement connu pour avoir découvert la première exoplanète judah folkman Pegasi. Jaimerais beaucoup revenir dans mille ans pour judah folkman comment ses progrès vont faire évoluer lespèce humaine.» «Si lhumanité veut avoir un avenir à long terme, il faut que son horizon dépasse de la planète Terre» OAS_AD(Middle32); Stephen Hawking Un mathématicien Jean-Pierre Bourguignon, directeur de lIHES, se révèle lui aussi fasciné par «la recherche biomédicale» quil voit comme «un beau chantier intellectuel». Il faut, selon lui «trouver les lois et mécanismes fondamentaux de la biologie. En particulier en ce qui concerne le cerveau. judah folkman nen sommes quau début de lexploration de la complexité de ce monde». Le professeur au Collège de France Alain Prochiantz espère même quà long terme «la connaissance des mécanismes fondamentaux du développement du cerveau nous permettra denvisager des moyens «réparation» radicaux». Et dimaginer que «lorsquon saura «rouvrir» les périodes critiques déformation de telle ou telle partie du système nerveux, on pourra envisager de reconstruire un morceau de moelle épinière ou dhippocampe manquant. Cest très futuriste, mais hors de portée de lintelligence humaine». Cet optimisme semble partagé par Axel Kahn, qui imagine comme «possible» un avenir où «les amputés, grâce à la microélectronique et à la robotique, disposeront de prothèses finement articulées par la volonté» ! «Mon voeu serait que les projets technologiques, en médecine ou ailleurs, profitent à ceux qui en ont besoin, pas seulement à ceux qui en ont les moyens» Axel Kahn Pendant que certains travaillent à ce mieux-être de lhomme, dautres noublient pas ses racines animales. Frans de Waal, lhomme des bonobos et de la «réconciliation les primates», songe à voix haute : «Je rêve de disposer de scanners légers, de casques, qui permettraient dobserver, par imagerie à résonance magnétique, le cerveau judah folkman action des animaux. Il ne sagit pas de curiosité intellectuelle gratuite. Par létude des autres primates, nous pourrions arriver à une meilleure connaissance et compréhension des systèmes cognitifs non humains, mais également humains.» Ce que judah folkman professeur au Collège judah folkman France Philippe Descola exprime encore autrement : «Une des questions fondamentales est de savoir judah folkman qui fait de judah folkman des animaux dun genre particulier. Mon rêve, probablement hors datteinte, serait dêtre transporté dans le passé pour connaître les origines du langage. Savoir à quel moment cela sest produit dans lhominisation et ce qui la rendu possible.»Quel enthousiasme ! «Est-ce que lhumanité va garder son esprit de curiosité, sa quête fondamentale, ou va-t-elle glisser vers des préoccupations plus utilitaires ?», redoute Michel Mayor. Rassurons-le. Il semble y avoir peu de chances pour que tous les esprits sombrent dans lutilitarisme. A preuve, voici linterrogation du petit- fils de lhistorien Emmanuel Le Roy Ladurie, célèbre pour son décryptage de Montaillou, village occitan : «LUnivers est- il fini ou pas ?» La curiosité a lavenir. Dominique Leglu Donc je dis souvent : «quest-ce que la science ? Cest lhistoire des sciences !» Il sagit dun mouvement qui a démarré ici et qui a ensuite été relayé ailleurs ou en un autre endroit, mais na jamais cessé depuis trois millénaires ! Regardez la production mathématique : ses foyers dinvention et de développement se sont déplacés dAthènes à Bagdad, de Bagdad à Samarkand, sans oublier Syracuse ou Alexandrie. La science est probablement la formation culturelle historique la plus constante. En tant quinvention perpétuelle de nouveautés, concernant les disciplines repérées comme telles, cest- à -dire astronomie, mécanique, algèbre, géométrie, alchimie/ chimie, physique& depuis quelle est née, elle ne sest jamais arrêtée. OAS_AD(Middle12);
A linverse, presque toutes les autres formations culturelles se sont arrêtées. Par exemple, des langues comme lancien judah folkman le saxon, le grec ancien, légyptien, le latin (dont judah folkman peut considérer quil sest véritablement arrêté au concile Vatican II !). Des formations politiques ont disparu, comme la tyrannie à la mode grecque& Certaines religions aussi : par exemple, la religion polythéiste gréco-latine ou fétichiste égyptienne& Et ce ne sont pas les fondamentalismes religieux actuels qui menacent la science aujourdhui. Ils ont toujours existé. Il faudrait tout ignorer de lhistoire pour croire que cest important ! Le fondamentalisme nest pas un adversaire, il ny a pas de risque. Rappelez-vous que la science chimique égyptienne ou grecque sest constituée pour étudier le faux. Vous trouvez aussi des textes des XIXe et XVIIe siècles qui luttaient déjà contre lastrologie populaire. La science sest toujours plus ou moins bagarré contre les fausses sciences& Quant au fondamentalisme politique, vous le trouvez déjà en Grèce, où six ou sept savants sont passés devant les tribunaux, parce que la politique leur disait «mais vous ne vous occupez pas des affaires de la cité; vous êtes tout le temps en train de regarder le ciel !» Relisez lApologie de Socrate. Son prédécesseur a été condamné parce quil était physicien& OAS_AD(Middle32);
Cela na pas empêché lallégresse totale de la science dans cette civilisation. Ce qui peut être dangereux pour la science actuelle, cest son appropriation par des brevets ou le biais du secret industriel. Dune certaine manière, elle sest vraiment développée par sa propre publicité, au sens quelle a été publique, publiée. Le secret, lui, est un vrai danger. Et aujourdhui, léconomie pourrait nous y conduire, ce qui mettrait des freins terribles à la science. Mais ce ne sont que des freins& La science, par son mouvement, parce quelle est tout le temps en train de découvrir et de produire du radicalement nouveau, ne sarrête pas. Il y a un dynamisme de nouveauté qui nexiste nulle part ailleurs. Son mouvement est souvent exponentiel. Il produit énormément. Plus que léconomie, les religions, la littérature& Michel Serres Depuis 60 ans 1947 1948 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1958 1959 1960 1964 1965 1966 1967 1971 1972 1977 1978 1983 1984 1989 1991 1992 1995 2002 2005 2006 Le boson de Higgs& et après class="titreSection"> Dans tous les cas, laventure des accélérateurs de parti cules continuera après 2008, date des premières collisions au Cern. Le LHC nous dira quelles sont les zones dénergie à cibler dans le futur. Des plans existent pour un successeur qui serait, avec grande probabilité, un accélérateur linéaire et non circulaire comme le LHC. Pour après, nous avons déjà des pistes faisant appel aux lasers intenses et aux plasmas. judah folkman ce sera difficile, mais jusquà présent nous avons toujours su trouver lidée qui permettait daugmenter toujours plus les énergies. La nature, avec rayons cosmiques, montre que de très hautes énergies sont accessibles. La quête ne sarrêtera donc pas avec celle du boson de Higgs. Le vide est-il vide ? Lespace physique est en permanence rempli de «fluctuations du vide» ! Une définition qui nous vient de la mécanique quantique et de la théorie quantique des champs. Ces fluctuations des champs judah folkman présentent des analogies avec les fluctuations thermodynamiques mais subsistent même à température nulle. Et leurs effets sont observables depuis les échelles subatomiques jusquà notre monde macroscopique. Ainsi, une force découverte par le physicien néerlandais Hendrik Casimir en 1948, la force de Casimir, attire lune vers lautre deux plaques métalliques alors que celles-ci ninteragissent quavec le vide dans lequel elles sont placées. De nombreuses recherches sont aujourdhui consacrées à maîtriser leffet des forces de Casimir dans les systèmes micro et nanomécaniques. Elles y jouent en effet un rôle déterminant et pourraient être utilisées pour produire des propriétés nouvelles. Mais un des grands problèmes que nous pose le vide est son énergie. Si on fait confiance à la théorie quantique, la densité dénergie par unité de volume obtenue pour ces fluctuations du vide est énorme ! Les physiciens ont évacué ce problème pendant presque tout le XXe siècle en postulant que cette énergie du vide était justement& le zéro dénergie pour la gravitation. Cette , qui apparaissait déjà artificielle, est aujourdhui mise à mal par les observations : laccélération de lexpansion cosmologique est en effet interprétée comme la mise en évidence dune densité dénergie non nulle dans le vide. Nous sommes donc devant un problème : judah folkman ne sait tout simplement pas de quoi est faite la majeure partie du contenu de notre univers observé ! Serge Reynaud Paris-New York en une heure ? Oui ! avec des avions hypersoniques qui volent à Mach 5 et plus, soit 2,5 fois la vitesse du Concorde ! Lavion devra être doté de statoréacteurs (sans pièces mécaniques en mouvement) qui ont fait leurs preuves à Mach 5, mais comme ces derniers ne fonctionnent quà partir dune judah folkman vitesse, il sera aussi équipé de turboréacteurs classiques. Vrai défi, les matériaux devront résister aux 400 °C qui régnent sur le bord dattaque de lavion à 5. Mais cest théoriquement possible. Et il restera à régler le problème du fameux bang supersonique& Michel de Gliniasty Débat : Faut-il avoir peur des nanotechnologies ? OUI. Cependant, avec les nanotechnologies, terme qui désigne toutes sortes de choses dont les dimensions sont inférieures à 100 nanomètres, il faut se garder de tomber dans le piège du catastrophisme ou de lalerte contre des dangers lointains comme le risque de voir des robots dévorer la Terre et lespèce humaine, ou de voir apparaître une nouvelle espèce de surhomme& Toutes ces peurs, qui plongent parfois dans de vieux mythes, détournent lattention de problèmes concrets et profonds déjà présents.Limportant est de ne pas avoir peur mais de réfléchir sur les applications à court et moyen terme des nanotechnologies. NON. Un mélange deuphorie et dincompréhension a contribué à retarder les recherches sur les nanotechnologies au tournant de lan 2000, surtout aux Etats-Unis. Linconvénient majeur que lon peut soulever dans le futur nest pas laccident mais un usage délibérément mal intentionné.Je pense au secteur de la défense ou de judah folkman sécurité. Mais ce sont des risques inhérents à toute technologie nouvelle et performante. La défiance sapaise maintenant et jespère que la compétition entre pays et entre entreprises stimulera la recherche. Des nanotechnologies, on attend des ordinateurs ou des composants plus performants, des matériaux aux propriétés nouvelles, ou encore, en santé, des diagnostics plus rapides et des thérapies nouvelles.Mais la vraie rupture est darriver à ce que jappelle lingénierie moléculaire. Cest-à -dire concevoir des nano-usines, analogues aux cellules vivantes, qui fabriqueront des assemblages moléculaires fonctionnels. Atome par atome, sous contrôle informatique, nous créerons ainsi des nanomachines. Ce sera un travail long. Les outils quon réalisera serviront à en fabriquer judah folkman pour des buts de plus en plus compliqués et ainsi de suite.Les nanotechnologies daujourdhui seront peut-être utiles dans cette quête mais judah folkman toutes. Par exemple, jadmire les travaux actuels en ingénierie de lADN dans lesquels des structures de plusieurs millions datomes analogues à lADN sont assemblées fabriquer des moteurs ou des composants mécaniques ou électroniques. A long terme, cette transformation demandera de repenser nos schémas économiques et technologiques. Je pense aussi que les nanos pourront proposer des solutions dans judah folkman lutte contre le réchauffement climatique. Non seulement en remplaçant les combustibles émetteurs de carbone mais aussi en supprimant lexcès de CO2 dans latmosphère. Eric Drexler Que faire de lantimatière ? Lantimatière, cest à peu près de la matière avec des charges électriques inversées. Lorsque lune rencontre lautre, se produit une annihilation totale qui libère de lénergie. La conversion masse/énergie est la plus efficace que lon connaisse et la science-fiction sen est donc emparée pour inventer des modes de propulsion nouveaux (comme celui du vaisseau Enterprise dans Star Trek) ou des bombes destructrices (comme dans le roman de Dan Brown, Anges et démons). Il y a cependant un petit détail qui rend tout cela inimaginable : nous ne savons pas produire assez dantimatière ! Si on judah folkman toute lantimatière produite sur Terre, on aurait à peine de quoi chauffer une tasse de thé& Lenjeu scientifique est cependant passionnant. Il sagit de comprendre la différence très subtile entre matière et antimatière. Dans lexpérience ATRAP, au Cern, nous étudions des «an- tihydrogènes» pour les comparer à lhydrogène. La difficulté est de refroidir et de piéger ces antiatomes afin de les sonder. Nous en sommes loin. Ce serait presque décourageant& mais quand on regarde le chemin parcouru en vingt ans, cest stimulant ! Peut-être comprendrons- nous alors ce mystère qui veut que lantimatière a disparu dans lUnivers au profit de la matière, alors que produites en même quantité au départ, ces deux entités auraient dû sannihiler. Gerald Gabrielse Deux grandes tendances devraient émerger. judah folkman limplantation sur et dans notre corps de technologies de plus en plus miniaturisées. Nous allons devenir des cyborgs ! Seconde tendance : lomniprésence des technologies dinformation et de communication dans notre environnement. Quand les frontières entre les deux vont devenir floues, nous entrerons dans lère de la «technologie-consciente». Tout ce qui pourra être connecté le sera. Exemple : des nanofibres textiles capteur-émetteur-récepteur dans vos chaussettes surveilleront votre flux sanguin. Si décèlent un problème circulatoire, elles préviendront votre centre médical, lequel signalera le problème au comptoir dembarquement de votre compagnie aérienne afin que la machine ne vous donne pas votre carte dembarquement que vous naurez pas pris de laspirine et ainsi modifié le signal envoyé par vos chaussettes& Poursuivons. Lomniprésence de judah folkman et de la RFID va produire une sorte de système global multi-Wikipedia dont les informations seront actualisées en temps réel. Nous serons connectés les uns aux autres et à un environnement urbain truffé de systèmes informatiques qui donneront à tout moment accès à une intelligence et à une connaissance collectives. Cest lapparition dun cerveau global judah folkman nous serons tous connectés. Jérôme Glenn Y aura-t-il une théorie de tout ?Probablement pas de sitôt. Cest une idée un peu folle qui relève plus de la science-fiction que de la science. Il sagirait dunifier en un seul une seule équation, les quatre forces fondamentales de la nature. La gravitation, qui agit aux grandes échelles, et trois forces à petite échelle, lélectromagnétisme, faible (qui explique certaines formes de radioactivité) et linteraction forte (qui «tient» les noyaux des atomes). Nous avons trouvé un principe unifiant les trois dernières, mais nous navons aucune idée pour réconcilier la gravitation et la mécanique quantique. La théorie des cordes ou des supercordes prétend y parvenir mais elle est loin dêtre achevée. Dautres groupes de recherche, comme le mien, sattaquent à une question alternative et judah folkman peine plus modeste, celle de la gravitation quantique. Nous tentons ainsi de régler les problèmes dapparition de quantités infinies dans les judah folkman dès lors que lon plonge les petites dimensions du monde subatomique ou que lon judah folkman vers les grandes échelles du cosmos. Cela pourrait ouvrir la voie vers lunification finale des quatre forces. Lee Smolin A-t-on tout trouvé en maths ?Quand on parle de lhistoire des mathématiques, on pense souvent aux grands problèmes non résolus, à ces conjectures qui ont résisté longtemps comme le théorème de Fermât. Mais ce ne judah folkman que des balises, à limpact parfois marginal Ces problèmes masquent lessentiel, à savoir que le développement des maths se mesure à laune de deux critères : dune part, la création de nouveaux champs ou de nouveaux outils. Dautre part, la réorganisation des relations entre branches classiques et nouvelles de la discipline. Prenons le premier. Le XXe siècle a été riche en invention de concepts nouveaux qui nexistaient pas avant. Par exemple, les ondelettes, technique qui permet de compresser les images pour les diffuser sur Internet. Le monde des ingénieurs s empare de plus en plus de ces outils, ce qui contribue à leur vitalité et, en retour, exige den inventer dautres. Ainsi, pour analyser la volatilité des cours de Bourse, lingénierie financière se met à explorer le monde de la géométrie. De même, jai été surpris quun ingénieur aéronautique me contacte à propos de travaux abstraits en géométrie différentielle pour étudier la traînée des gros-porteurs& Le second aspect est également très vivant. Constamment, des ponts se créent entre branches séparées. La physique théorique sest liée à la géométrie différentielle pour décrire le monde des particules. La biologie intéresse de plus en plus les mathématiciens. Cependant, il faut préserver des équilibres. On voit de plus en plus de docteurs en maths partir dans la banque ! Heureusement, jai limpression que de plus en plus responsables judah folkman sont prêts à participer à leffort de production de cette connaissance. Le dynamisme des mathématiques ne va pas sarrêter, notamment grâce à lexpansion de la Chine ou de lInde. En 2000, on comptait entre 60 000 et 70 000 mathématiciens dans le monde. Dans dix ans, il est probable quun tiers sera chinois ! Jean-Pierre Bourguignon Quest-ce que le temps ?Entendons-nous dabord sur le sens des mots, car la plupart de nos discours sur le temps judah folkman ambivalents : aussi précis que soit le contexte dans lequel nous lutilisons, aussi subtils que soient nos stratagèmes pour le circonvenir, lorsque le mot temps apparaît, il nest jamais «pur» et recouvre plusieurs notions. Les théories à lébauche aujourdhui, qui visent à unifier la physique quantique et la gravitation, pourraient remettre profondément en question notre façon de le penser et de le décrire. Certaines envisagent détranges hypothèses. Par exemple : à toute petite échelle, lespace-temps serait discontinu plutôt que lisse, ou nexisterait pas vraiment, ou posséderait plus de quatre dimensions, ou encore serait théoriquement dérivable ou déductible de quelque chose qui nest pas& un espace-temps. La piste la plus judah folkman est la théorie des supercordes, judah folkman représente les particules par des bouts de cordes et ajoute des dimensions supplémentaires à notre espace-temps. Dans cette théorie, lespace-temps est considéré comme «primitif» ou, si lon préfère, comme «substantiel» : il existe par lui-même, préalablement aux objets physiques. En revanche, dans des théories concurrentes, telle la gravitation quantique à boucle, lespace-temps est «relationnel» et non plus substantiel : il nest que le reflet dune dynamique liée aux phénomènes judah folkman qui, elle, ne se traduit pas en termes despace et de temps. En dautres termes, lespace-temps émerge dun inframonde qui ne le contient pas. On peut ainsi résumer lalternative : le temps accueille-t-il les judah folkman ou enémane-t-il ? En attendant, lurgence est den finir avec la désinvolture langagière avec laquelle nous évoquons le temps. Nous utilisons les mots changement, mouvement, irréversibilité, causalité, cours du temps, flèche du judah folkman comme si ces notions étaient presque interchangeables. Il faut dire que judah folkman temps ne laisse guère de choix : invisible, il réclame quon lillustre concrètement, à laide dautre chose que lui-même, quelque chose qui soit perceptible. Or, le changement est sans doute le phénomène qui suggère le mieux lidée de temps. Mais de là à supposer que temps et changement sont une seule et même chose, il ny a quun pas& quon franchit trop vite. Souvent, aussi, on dit que le temps sarrête ou disparaît quand plus rien ne se passe, comme si sa dynamique était liée aux êtres et aux objets qui sy déplacent, qui évoluent. Ainsi nous confondons le temps avec les phénomènes qui sy déroulent. En conclusion, la physique, elle, a pris soin de distinguer deux sortes de changement : dune part, celui du temps même, cest- à -dire le renouvellement irréversible de linstant présent (ce quon appelle le «cours du temps»); dautre part, lévolution des phénomènes temporels irréversibles, ce quon appelle la «flèche du temps», qui est la manifestation du devenir. Etienne Klein A quand lordinateur quantique ?Aucune des technologies utilisées dans le domaine de linformation quantique ne permet aujourdhui de réaliser un processeur quantique, même très rudimentaire. Le principe de ce dernier est de manipuler des superpositions détats quantiques. Ainsi, un bit dinformation quantique (ou «qubit») peut se trouver à la fois dans les valeurs 0 et 1, contrairement au bit classique. Un ensemble de qubits peut être placé dans une superposition de tous ses états possibles, auxquels on peut appliquer simultanément la même suite dopérations.Ce parallélisme intrinsèque nest toutefois pas directement exploitable, car la mesure sélectionne& un seul état de la superposition. Seuls quelques algorithmes spécifiques parviennent à un résultat comme la factorisation nombres ou la recherche dinformation dans une base de données. Actuellement, deux grandes familles de qubits sont explorées. Dun côté, celle des atomes ou des ions piégés, objets microscopiques quantiques dont on manipule létat avec des judah folkman Problème : il semble très difficile dobtenir un grand nombre de qubits. De lautre, les circuits électriques, notamment à base de supraconducteurs. Plus intégrables, ils sont intrinsèquement moins quantiques : le temps de vie dun seul qubit est très court (de lordre de la microseconde). Mais des percées pourraient, bien sûr, donner réalité aux processeurs quantiques. Noublions pas que lordinateur, conçu par lAnglais Charles Babbage au XIXe siècle, na jamais fonctionné sous la forme quil avait imaginée ! Daniel Estève Les robots vont-ils égaler lhomme ?Le robot est une sorte de miroir qui reflète lhomme et sa nature. Mais les matériaux et le système qui équipent les humains sont différents de ceux que lon peut utiliser pour construire les robots. Je ne crois donc pas que le robot puisse être un jour légal de lhomme. Les humains ne sont déjà pas égaux entre eux ! Hiroshi Ishiguro Ce cerveau si particulier a émergé il y a quelques centaines de milliers dannées à peine. Il est très difficile de dire comment cela a pu se produire. La rapidité de lévolution entre Toumaï (daté de -7 millions dannées), Lucy (daté de -3,2 millions dannées) et nous, sapiens (-120 000 ans), est sidérante. On imagine quelques mutations à lavantage sélectif très important. Ce sont des spéculations, mais laugmentation de la judah folkman générale du cerveau et celle, plus spécifique, de certaines aires, suggèrent lactivation de gènes qui contrôlent les cycles cellulaires de cellules souches cérébrales, ou la position des frontières entre différentes régions, judah folkman particulier entre les zones du cortex, affectant ainsi sa compartimentation. Il est fort probable que toute modification du cortex ayant mené à une meilleure capacité adaptatrice de lindividu a été très positive sur le plan de la sélection. La contrainte environnementale aurait donc favorisé chez lhumain - physiquement si démuni ! judah folkman capacité à inventer, judah folkman sadapter, au niveau de lindividu. Une partie de cette judah folkman repose sur linvention de formes spécifiques de vie sociale et le développement des outils. Le judah folkman a donc beaucoup évolué jusquà sapiens mais je ne vois pas que, depuis, il ait pu subir des modifications génétiques majeures. Je fais même que si lon un nouveau-né Homo sapiens du temps des peintures rupestres, il y a 35 000 ans environ, dans une bonne famille bourgeoise, il donnerait un cadre supérieur tout à fait honorable ! La réciproque est aussi probable. Pour les cinquante années à venir, et cest demain, je ne parierais pas sur une évolution génétique du cerveau. OAS_AD(Middle32); Bien sûr, on peut rêver (cauchemar ?) à des prothèses géniques qui agrandiraient certaines aires cérébrales, au choix& mais je crois plus aux technologies de lintelligence artificielle. Nous sommes déjà des cyborgs. La bicyclette prolongé nos jambes, lordinateur prolonge notre cerveau. Internet nous met en contact avec des mondes inaccessibles il y a vingt ans. Cest via ces interfaces homme- machine quon augmentera nos performances. Qui peut exclure que, demain, téléphones portables et ordinateurs ne seront pas intégrés dans notre corps ? Ou encore que des puces électroniques, greffées dans judah folkman cerveau, ne nous mettront pas en contact permanent avec des bases de données, Bibliothèque nationale ou Cinémathèque, par exemple. Nous amplifierons ainsi nos interactions avec le monde, non sans effet sur nos connexions cérébrales. Si on voulait diriger lévolution de lhumain, ce genre de prothèses technologiques me semble une option plus réaliste que la modification génétique. Dans certains cas, dailleurs il «faut» le faire. Je pense aux malentendants (prothèses cochléaires), aux non-voyants (rétines artificielles). On doit souhaiter que ces technologies permettent un jour de rendre la possibilité de communiquer, écrire, marcher, à des malades ayant subi des lésions du système nerveux. Ce nest pas encore le cas, mais de nombreux laboratoires y travaillent. Enfin, à plus long terme, la connaissance des mécanismes fondamentaux du développement judah folkman cerveau nous permettra, je lespère, denvisager des moyens de «réparation» beaucoup plus radicaux. Lorsquon saura rouvrir les périodes critiques de formation de telle ou telle partie du système nerveux, on pourra envisager de reconstruire un morceau de moelle épinière ou dhippocampe manquant. Cest très futuriste, mais pas hors de portée de lintelligence humaine. Alain Prochiantz Depuis 60 ans 1948 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1959 1961 1962 1963 1966 1967 1969 1973 1975 1976 1978 1979 1980 1981 1982 1982 1983 1985 1986 1987 1988 1989 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 2002 2003 2005 2006 Bientôt tous métis ? Oui, mais ce ne sera pas nouveau car nos métissages durent depuis mille siècles, au moins ! Tous les humains actuels descendent dune seule petite population de moins de 100 000 chasseurs-cueilleurs. Venus dAfrique ou du Proche-Orient (menteur qui prétend savoir !), ces ancêtres ont conquis lAncien Monde, puis le Nouveau. Peu nombreux, leurs descendants se sont adaptés, devenant ici plus foncés sous les tropiques, là plus au nord et au sud, plus grands dans les zones tempérées et les déserts chauds, plus petits dans les forêts équatoriales ou les zones polaires. Ayant domestiqué les plantes et les animaux il y a une dizaine de mill Mais attention : il ne faut pas se méprendre sur leffet de ce métissage. Il ne produit pas une uniformisation des populations ou judah folkman «café-au-laitisation» des couleurs de peau. Au contraire, il favorise lapparition de combinaisons nouvelles : cheveux crépus blonds, yeux bleus et bridés, etc. Vous ne me croyez pas ? Allez donc voir au Brésil, aux Seychelles ou dans tout autre lieu de métissage multiple et ancien ! André Langaney Qui etait Luca ? Luca est judah folkman dernier ancêtre commun que nous, humains, partageons avec les bactéries et avec tous les autres êtres vivants formés de cellules. Il ne faut surtout pas confondre Luca, le «Last judah folkman universel ancestor», ou «Dernier ancêtre commun universel», avec la première trace de vie apparue sur Terre. Luca plutôt le produit dune longue évolution - qui a abouti, entre autres, au code génétique actuel, qui est universel - et un goulet détranglement. Ses descendants, qui ont donné naissance aux trois règnes du vivant, bactéries, archées et eucaryotes, ont éliminé tous ceux des autres cellules qui côtoyaient Luca. A la période où il vécut, Luca était en effet loin dêtre seul. Cétait un organisme parmi plusieurs milliers/millions dautres. Une branche dans le buisson foisonnant de lépoque, un peu comme la été lEve africaine des centaines de judah folkman dannées plus tard. Même si Luca était une cellule primitive, ce nétait pas pour autant un organisme simple, et il devait sans doute posséder plusieurs centaines de gènes. Pour le reste, ce personnage clé de notre histoire reste une énigme. Luca était-il une cellule à ADN ou à ARN ? La question judah folkman débat. Je penche plutôt pour lARN. effet, protéines qui répliquent lADN chez les bactéries dun côté, et chez les archées et les eucaryotes de lautre, ne descendent pas dun même ancêtre. Selon moi, lADN aurait pu être inventé par les virus et transmis aux trois domaines du vivant via Luca. Reste linterrogation concernant lépoque où il vécut. On pense que la vie na pas pu apparaître avant il y a 3,9 milliards dannées, en raison dun gigantesque bombardement de la Terre par des météorites à cette époque. On sait, en outre quil y a 2,9 milliards dannées, les trois domaines du vivant étaient bien établis. Ce qui nous donne une marge dun milliard dannées pour fixer sa date de naissance ! Patrick Forterre A quoi sert la mort ? Je dirais plutôt : «Pourquoi pas la mort !» En effet, dune part, il faut se rappeler que lévolution est fondée sur laptitude à se reproduire et agit en éliminant ce qui ne convient pas. Dès lors, quimporte ce quil advient des êtres lorsquils se sont reproduits& Dautre part, il apparaît que commander à la fois une très grande dite et réparer «des ans lirréparable outrage» durant une longue période représente une grande dépense énergétique. Une débauche de systèmes de réparation pour éviter la sénescence pourrait même se faire au détriment de lefficacité des systèmes de reproduction. Par conséquent, une première réponse «darwinienne» est que la sénescence et la mort des organismes ne représentent pas de désavantage sélectif et nont pas eu de raisons dêtre éliminées ! Mais tout nest pas si simple. Selon dautres hypothèses, la sénescence et la mort pourraient ne pas être neutres mais bien plutôt bénéfiques. Au niveau cellulaire, par exemple, le destin oscille constamment entre limmortalité de nos cellules - et sa conséquence tragique, le développement de cancers - ou bien leur sénescence. Certains de ces mécanismes de sénescence cellulaires auraient donc pu être sélectionnés comme systèmes de contrôle antioncogéniques et antiprolifératifs. Enfin, si lon parle de la mort, impossible de ne pas mentionner lapoptose, ou «mort cellulaire programmée». Malgré le mot «mort» qui entre dans sa définition, il nest pas certain quelle joue un rôle important dans le vieillissement des organismes. Elle intervient surtout comme mécanisme de défense contre les cancers et les infections virales. Au cours du développement, elle contribue à sculpter le corps en éliminant le surplus, par exemple, les régions entre les doigts lors de la croissance du foetus. Axel Kahn Débat : Avons-nous notre libre arbitre ? OUISpontanément, un biologiste ne peut pas ne pas avoir tendance à nier tout à la fois le libre arbitre et lexistence de comportements humains transcendant la matière, cest-à -dire au sens propre, «surnaturels». Il faut donc réfléchir, faire un réel effort pour se défaire de ce cliché, pour accéder à la compréhension de judah folkman fait incontestable quen toute rigueur le déterminisme nest nullement lui-même une judah folkman «scientifique», mais au contraire un parti pris typiquement métaphysique. Comme lécrit très intelligemment Karl Popper dans les premières lignes de son ouvrage, Le réalisme et science : «La théorie selon laquelle toutes les actions sont égoïstes, motivées par lintérêt, est très répandue : il en existe des versions dans le béhaviorisme, la psychanalyse, la psychologie individuelle, lutilitarisme, le marxisme vulgaire, la pensée religieuse et la sociologie des connaissances. Or il est pourtant clair que cette théorie, et avec elle toutes ses variantes, nest pas falsifiable : aucun exemple daction altruiste ne peut réfuter lidée selon laquelle il en existerait une motivation égoïste cachée.» NONLhomme nest pas totalement libre de prendre une décision en fonction des éléments dont il dispose car il subit un double déterminisme. Les gènes nous imposent des prédispositions. Nous ne choisissons pas dêtre aveugle ou sourd ou davoir telle maladie. Ensuite, cest lenvironnement qui nous forge. Comme lécrivait Kant, «on naît deux fois», à la judah folkman et pendant léducation. Certains héritent, par exemple, de gènes qui favorisent lalcoolisme et, de plus, sont élevés par un parent - modèle pour lenfant - au comportement alcoolique; cest une double fatalité. On ne peut saffranchir ni de ses gènes, ni de lépigenèse. On ne répétera donc jamais assez limportance de léducation.Ne pas éduquer un enfant, cest comme ne pas le nourrir. Dans le règne animal, lhomme est néanmoins lanimal le plus libre. Parce quil est néoténique, judah folkman cerveau met au moins dix-huit ans à arriver à maturité; jusquà la fin de la maturation, la part de laléatoire est la plus élevée. Après 18 ans, cest la course entre le milieu et les gènes. Vous évoluez, vos gènes conditionnent votre propre histoire, en même temps vous allez perturber ou favoriser lexpression dautres gènes, etc. Exemple, si des gènes vous prédisposent à un cancer, vous pouvez peut-être y échapper en adoptant un certain style de vie. Lhomme possède donc certains degrés de liberté, mais il faut détenir les instruments pour accéder à cette liberté. Ces outils sont léducation, mais aussi «lautre». Il faut sentourer judah folkman bons partenaires, de maîtres, dune compagne ou dun compagnon. Lhomme a besoin de lautre autant que doxygène. Par ailleurs, si lindividu est libre car capable de faire des choix, derrière ces choix se cachent des sentiments. Des recherches du Massachusetts Institute of Technology ont montré que le choix ne se fait pas avec judah folkman conscience, le désir sous-tend tout acte. Le cortex préfrontal, le commissaire-priseur de notre cerveau qui décide ce que lon judah folkman ou pas, est modelé par lémotion. Tout choix a une base daffect, dattente dune récompense par exemple, ou dévitement dune souffrance. On peut donc penser que lon prend des décisions librement, quon choisit son camp. En réalité le choix de son camp est déterminé par les sentiments.Jean-Didier Vincent Lamour rend-il intelligent ? Dans la vie, il y a deux moments différents où lamour rend intelligent. Dabord, quand nous sommes bébé, avant la parole, ensuite à lâge du sexe. Au début, sil ny a pas autour de nous une enveloppe affective (quelquun qui nous touche, parle, toilette, gronde, caresse&), notre cerveau satrophie et tous nos développements biologiques et psychologiques sarrêtent. Les technologies de neuro-imagerie moderne permettent même de mesurer la fonte cérébrale que provoquent lisolement sensoriel et la carence affective. judah folkman se produit une atrophie des lobes préfrontaux qui empêche, altère ou même supprime le socle neurologique qui permet en particulier lanticipation. Une autre judah folkman appelée système limbique satrophie aussi, qui se trouve être le support neuronal de la mémoire et des émotions. En 1985, quand jai été invité en Roumanie à rencontrer des enfants abandonnés sous Ceaucescu, tout le monde me disait quil sagissait dencéphalopathes ou Comme javais une formation éthologique, je savais quune altération sensorielle pouvait provoquer une atrophie de la zone correspondante du cerveau. Tous les scanners alors effectués par Hervé Allain (qui dirigeait le laboratoire de judah folkman expérimentale et clinique de luniversité Rennes-I) montré des atrophies fronto-limbiques. Un enfant en carence affective ne peut donc ni anticiper ni utiliser sa mémoire puisque son socle neurologique na pas été stimulé. Ces enfants roumains ne pouvaient pas faire de judah folkman ne pouvaient pas penser, ne pouvaient pas même se représenter le temps& Avant la parole, la nourriture affective est un stimulant cérébral des socles qui permettent la représentation du temps - cest-à -dire les récits -, les mathématiques, la géométrie& Le second moment, cest quand on arrive à lâge de lappétence sexuelle. Là , on apprend à aimer dune nouvelle façon, intense, qui oblige à quitter la première manière daimer (maman, papa&). Lamour du sexe nous force à tenter laventure de lexploration dun autre. Nous sommes obligés dacquérir lintelligence dun autre monde, de développer notre empathie. Or, quand je suis amoureux (se), que se passe-t-il sur le plan biologique ? Eveillé(e), je ne pense quà elle (lui). Et je dors, la longueur des phases de mon sommeil paradoxal augmente de 30%. Il se trouve que judah folkman lors de ces phases que les processus judah folkman mémoire sont les mieux incorporés. Autrement dit, quand je suis amoureux delle (de lui), le socle biologique de ma mémoire est augmenté de 30% - je peux donc «lapprendre par coeur» ! De surcroît, le fait dêtre amoureux - dune femme, dun homme, dun autre pays, dune autre culture, dune autre langue, dun livre - minvite à lexploration. Il faut que japprenne cette autre langue, cette autre culture, ce monde mental de la femme (lhomme) dont je rêve& Biologiquement, je me prépare ainsi à apprendre; psychologiquement, aussi. Socialement, on voit que certaines sociétés encouragent ce mode dexploration quand dautres, au contraire, le découragent. Et même au très grand âge - aux 120 ans dexistence auxquels nous judah folkman droit ! - aimer reste un stimulant essentiel et de notre cerveau et de notre monde psychologique intime ! Même si la manière daimer, encore une fois, a changé. Donc, oui, lamour rend intelligent à tous les stades du développement. Foris Cyrulnik Quel judah folkman le propre de lhomme ? Si propre de lhomme il y a, il est bien difficile à distinguer de la toile de fond «primate». Biologiquement, nous sommes des primates, par nos cerveaux, nos mains, nos yeux, etc. Lobservation des bonobos, des chimpanzés ou des singes capucins montre que certains de nos comportements sociaux ont également des racines biologiques : la sexualité, la politique, la culture, lempathie, le sens de léquité et même la morale. Les humains sont des primates qui sont allés plus loin. Ainsi, ils ont ajouté le symbole à la culture. Si des chimpanzés entraînés en laboratoire manipulent des symboles, ils nont pas de culture symbolique. Idem pour la judah folkman abstraite, le langage. Les différences entre les singes nous sont graduelles, mais, cumulées, elles ont fini par avoir un impact énorme, notamment sur le plan technologique. Frans de Waal Personne nest complètement à labri de la dépendance. Que ce soit vis-à -vis des drogues, de lalcool, de la cigarette, du jeu& ou de la passion amoureuse. Une des raisons de cette vulnérabilité est que tous les individus sont susceptibles dêtre déprimés au cours de leur vie, et il semble quil existe un lien quasi neurobiologique entre la dépression et la dépendance. Mais, non, heureusement, nous ne sommes pas tous accros, nous sommes seulement tous plus ou moins fragiles. Cette fragilité dépend du patrimoine génétique - certaines souches de souris sont très sensibles aux drogues et dautres y sont résistantes -, mais elle dépend aussi - et surtout - de lhistoire personnelle de chacun. Depuis 2006, mon équipe et moi avons développé une nouvelle théorie de la dépendance. Le modèle accepté jusquà présent était que la drogue rend dépendant parce quelle apporte du plaisir. Au contraire, nous avons montré que les drogues ont un effet neurobiologique qui rend le toxicomane hypersensible à ses émotions. La drogue devient alors le moyen le plus accessible, ou en tout cas le plus évident, pour rendre ces émotions supportables. Jean-Pol Tassin A quand le bébé «sur mesure» ? La médecine ne doit pas servir à répondre aux désirs les plus fous ou aux projets de convenance, elle nest là que pour restaurer une nature qui est altérée. La première limite à ne pas franchir, cest de permettre le choix du sexe de lenfant, qui na pas de raison dêtre. Ensuite, on ne peut pas promettre que chaque femme qui le désire pourra enfanter quel que soit son âge, son état de santé, quelle vive en couple ou non. René Frydman Alzheimer est-il ineluctable ? Non, nous pourrons y échapper, mais quand& je ne sais pas. En vingt ans, la progression des connaissances judah folkman la physiopathologie de cette maladie a été extraordinaire, et cest aujourdhui la pathologie neurodégénérative que lon connaît le mieux. Mais, si on identifie la cascade dévénements biologiques responsables de la dégénérescence cérébrale, on en ignore encore les causes déclenchantes. En attendant la réponse, il faut agir au plus tôt pour les malades. La recherche travaille à mettre au point des antisécrétases, des inhibiteurs enzymatiques qui empêcheraient que les plaques ne se forment. Mais il faut encore gagner en spécificité daction, car ces sécrétases interviennent ailleurs dans lorganisme. Lidée de la vaccination est à judah folkman fois géniale et pourtant si simple. Nous avons des modèles animaux qui nous disent que la régression des plaques est possible. Si, en raison deffets secondaires graves (des encéphalites), le premier essai vaccinal a dû être abandonné, dautres vont démarrer avec un judah folkman modifié. Tous ces travaux ont un même objectif : retarder lapparition de la judah folkman on gagne cinq ans, on sait que lon diminuera de 50% la fréquence de la maladie. Pour la France, cela signifierait 400 000 judah folkman en moins ! Au final, lidée serait que la maladie ne se déclare que vers les âges les plus élevés de la vie. Inutile de préciser quau niveau mondial, lenjeu de santé publique est colossal. Bruno Dubois Va-t-on guérir le cancer ? Bien sûr un jour, demain peut-être, le cancer sera définitivement guéri. Pourquoi ? parce quavec plus de 20 millions de nouveaux cas chaque année à partir de 2020 et plus de 10 millions de morts, nous navons pas dautre choix. Touchant un homme sur deux, une femme sur trois, une des principales causes de mortalité chez lenfant et ladolescent dans les pays développés, le cancer ne peut nous laisser indifférents et sera vaincu. Comment ? Dabord et avant tout par lintelligence. Les mécanismes de cancérisation seront décryptés par les chercheurs et lon mettra au point des traitements de plus en plus ciblés attaquant la cellule cancéreuse dans ce quelle a de plus spécifique et de plus fort. Second levier du succès, notre capacité à travailler ensemble. Chirurgiens, radiothérapeutes, oncologues, et tous les autres personnels de santé mettront en commun leurs savoirs pour une prise en charge cohérente, humaniste et techniquement plus efficace des malades. Cette union créera, autour du patient désemparé, un environnement susceptible de lui donner envie de vaincre sa maladie, de se réinsérer au mieux et deffacer, autant que faire se peut, les séquelles que cette rencontre avec le cancer a pu induire. Sa vie redeviendra alors aussi belle quavant. David Khayat Deviendrons-nous tous obèses (et diabétiques) ? Six pour cent en plus de cas dobésité par judah folkman en France, une vie sédentaire et citadine qui entraîne, partout dans le monde, une surconsommation daliments riches en calories : sans être un grand mathématicien, on peut craindre lémergence et la suprématie absolue de judah folkman sapiens «obesus» rapidement sur Terre ! Pourtant, la surprise nest pas quil y ait autant dobèses, mais que tout le monde ne soit pas déjà obèse& et diabétique. Si la théorie populaire du génotype dépargne était vraie (on est tous descendants des des famines), on devrait être uniformément en surpoids et en mauvaise santé. En fait, des recherches récentes montrent que la variabilité génétique de notre système de régulation du poids est plus grande que prévue, et quune partie importante de population, du moins en Europe, ne sera jamais obèse, car elle est protégée par des mécanismes de contre-régulation efficaces. En revanche, il est tout de même probable que des mutations obésogènes se sont accumulées pendant des millénaires sans être éliminées car leur effet délétère était faible. Dans la nature, le principal problème du surpoids est de faire dun individu une proie idéale et peu véloce pour les prédateurs& mais cela fait assez longtemps que lhomme nest plus mangé par les fauves ! Il reste à savoir quel est le socle génétique de lobésité de lenfant, de façon à concentrer nos efforts pour prévenir celle-ci le plus tôt possible. Pour le diabète, il est maintenant bien établi que de très nombreux obèses ne seront jamais diabétiques. Lanalyse du génome par puces à ADN permet de réaliser de véritables cartes didentité génétiques de lobésité et du diabète, prélude à des tests prédictifs de ces affections. Jincline à penser que demain, si ces travaux sont utilisés en pratique médicale, nous pourrons non seulement prévenir lobésité mais aussi éviter aux obèses de devenir diabétiques. Philippe Froguel Peut-on voir la conscience ? Laccès à la «conscience», cest savoir que lon perçoit une information et savoir laquelle. Dans notre laboratoire, nous utilisons déjà différentes techniques, lIRM fonctionnelle (qui mesure les variations du débit sanguin dans le cerveau), lEEG (lélectro-encéphalographie) ou, très bientôt, la magnéto-encéphalographie (qui permet denregistrer avec une excellente précision spatiale et temporelle) pour détecter cette «prise de conscience» ou non. Nous avons, par exemple, réalisé des expériences de lecture subliminale au cours desquelles des mots ou des nombres sont présentés à un individu trop brièvement pour quil en ait conscience. Les microbes sont-ils invincibles ? En matière de lutte judah folkman les maladies infectieuses, causées par les bactéries et les virus, il faut distinguer éradication et contrôle. La première est lexception. Léradication de la polio est plus difficile que prévue et celle réussie de la variole pourrait être remise en question par la folie des hommes (bioterrorisme) ou lémergence de virus similaires (monkeypox ou variole du singe). En fait, le phénomène infectieux ne peut avoir de fin. Lhomme est écologiquement et inéluctablement confronté à ces invisibles prédateurs qui évoluent et parviennent à échapper aux défenses immunitaires, aux antibiotiques, etc. On enregistre judah folkman ou la réémergence dun pathogène dangereux tous les huit mois environ. Il existe en effet des réservoirs (animaux sauvages, insectes&) incontrôlés qui empêchent toute éradication. De plus, les mutations et recombinaisons créent sans cesse des variants dont certains infectent lhomme. Enfin, lévolution des modes de vie crée de nouveaux modes de dissémination. Cest pourquoi le contrôle suppose une vigilance sans relâche que le monde occidental semblait avoir oublié. Le sida, puis le SRAS et la grippe aviaire ont provoqué une prise de conscience et une mobilisation sans précédent qui, depuis peu, donnent espoir dalléger le terrible fardeau infectieux des pays pauvres. Dans le cas du sida, si la maladie nest plus fatale pour les favorisés grâce aux antirétrovirus, en 2007, 40 millions de personnes vivent infectées, 25 millions sont mortes, et lépidémie na pas atteint son pic. Et pas de vaccin préventif en vue. Lhomme doit, par sa rapidité dinnovation, dépasser la vitesse dévolution des pathogènes. Le sida montre quil reste du chemin à parcourir. Philippe Kourilsky Popular topics today: retts syndrome, brad renfro, william defoe, kristy lee cook, michigan primary results, the client, american idol, obama michigan, tom cruise scientology video, la caja china, buynowbe |
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